Convulsé. Assailli de spasmes. Torturé. Retourné par les larmes. Pourquoi lui ? Pourquoi elle ? Pourquoi nous ? Cela est plus fort que moi, à chaque chaleurs je ne peux m'empêcher de penser à la manière dont mon père s'en été pris à ma mère. Un rauque grognement m'échappe tandis que je me lève, encore ensommeillé. J'avais passé la nuit hors du camp, ne souhaitant pas être au beau milieu des ébats joyeux de certains. Je soupire en étirant une à une mes pattes ankylosées, une légère brise vient caresser mon museau, m'obligeant à sortir du courant d'air. Je sors et m'ébroue en regardant le ciel : quelques nuages cachent timidement le soleil mais il devrait faire beau jusqu'à ce soir.

Je traîne des pattes cherchant une proie traînant. Avec ma corpulence, chasser n'a jamais été une partie de plaisir si bien que j'ai décidé de devenir guerrier et je suis bien plus utile en tant que tel. Je marche, mes épaules roulent avec délicatesse tandis que mon genou arrière ne cesse de sortir de son articulation m'arrachant un grognement. Je soupire et le fait violemment craquer avant de me mettre à trottiner légèrement pour m'assurer qu'il se soit bien remis.

Plus un bruit. Je lève une oreille et relève le museau reniflant l'air. L'odeur d'un couple se baladant m'arrive aux narines si bien que je continue rapidement ma route pour ne pas les croiser. Je force le passage dans un buisson de ronce puis avec un peu d'élan je bondis au dessus d'un tronc pour me hisser dessus. Je regarde au loin, flairant.

Ma gorge est asséchée. Je descends du tronc me dirigeant vers la cascade et la rivière. Je rentre la tête entre les épaules et continue de me frayer un passage au travers la forêt. Une fois le dernier buisson franchit, une fois à la rivière, je reconnais la pelisse noire s'étant assoupie sur un rocher : Raven. Elle lève le museau en sentant ma présence et son regard se tourne vers moi, je continue d'avancer vers l'eau et lui aboie :

« - Sincères salutations, navré d'interrompre votre sieste. Ne vous inquiétez pas : Je ne suis pas du tout mal attentionné. »

Je finis ma phrase par un faible haussement d'épaule tout en me penchant pour laper la surface de l'eau qui se met à onduler. L'espace d'un instant je vois mon propre reflet ainsi que mes yeux : leur couleur me surprend toujours autant. Je me sens différent des autres. Je m'ébroue, cassant mon reflet puis me tourne vers notre meneuse qui ne m'a toujours pas adressé la parole.

HRP:

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La meneuse couleur ébène est toujours étendu sur le roc. Elle semble hypnotisée par mes yeux si bien que je suis obligé de détourner le regard. Elle descend du rocher et s'assoit en face de moi en ramenant sa queue contre elle. Je soupire. Elle me fixe toujours cherchant un certain contact. Elle se met tout le temps en valeur, je n'aime pas ça mais après tout elle peut : c'est une chef. Je la regarde un instant, son odeur arrive à mes narines. Elle n'a pas à avoir peur, cela fait des mois voir des années que j'ai appris à ne pas sauter toutes les femelles en chaleurs. Elle me regarde et dit d'un ton que je trouve hautain :

« Ce n'est pas grave, je n'aurais pas dû m'assoupir alors que je doit veiller sur ma meute. Qu'est-ce que tu fait là Reason ? Besoin de quelque chose ? Envie de quelque chose ? »

Je la fixe et lève un instant les yeux au ciel avant de me rendre compte qu'elle s'était déjà engouffrée dans l'eau sans attendre ma réponse. Je soupire et la regarde fendre l'eau sans prendre gare au courant. Elle s'agrippe à une souche qui semble pas très solide puis elle se retourne avec élégance vers moi. Elle est très gracieuse lorsqu'elle nage, je ne le nie pas. Je m'assois et la regarde nager un peu avec le courant avant qu'elle s'arrête et m'hurle d'une voix faussement mielleuse :

« Aller, vient ! »

Son appel se répercute sur les parois rocheuses nous encerclant. Je ne retiens pas le grognement instinctif qui me vient. Je déteste l'eau, ma pelisse fine m'empêche de pouvoir me protéger de la fraîcheur de celle ci. Hâte que la belle saison arrive pour que je puisse enfin me baigner sans peine. Je lève les yeux vers elle tandis que je lui aboie à contre cœur bien sur :

« J'arrive ... »

Un faux sourire se dessine sur mon visage tandis que j'avance à mon tour dans l'eau. Elle me serre d'abord les poumons puis je m'habitue rapidement. En donnant de puissant coup de pattes j'arrive très vite à sa hauteur. Je me hisse sur le tronc et je m'ébroue. Il craque. Je me retrouve à nouveau dans l'eau et je ne peux m'empêcher de rigoler, perdant pour une fois mon sérieux. Je grogne puis me reprends en lui demandant :

« Pourquoi m'avoir fait venir ici avec toi ? »

Je bats régulièrement des pattes puis avance plus près de l'ancienne souche, au moins, maintenant, nous avons pattes. Je regarde la meneuse qui est bien moins impressionnante la pelisse mouillée. Un rictus se dessine sur mon visage tandis que j'attends patiemment sa réponse.

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Une fois sur le terre-plein je regarde la meneuse qui nage avec finesse vers la rive. Elle se hisse hors de l'eau et monte avec élégance sur le rocher plat. Sa fourrure noire mouillée, paraît brillante sous le soleil. Je sors à mon tour tandis que la femelle s'ébroue m'envoyant de l'eau sur les poils. Je lâche un petit grognement tandis que j'ébroue ma fine pelisse brune à mon tour. La femelle me regarde et aboie d'une voix faussement douce :

« - Perdre son sérieux et relâcher la pression quelques minutes ne te feront pas de mal. Et puis je voulais aussi te tester. »

J'arque une sourcil. Elle s'allonge sur le rocher et me fixe de ses prunelles sombres. Elle me propose de m'installer à côté d'elle. Je n'accepte d'abord pas. Je reste immobile au pied du rocher. Je lève les yeux au ciel puis me décide de me hisser tant bien que mal sur le roc avant de m'asseoir à côté de la meneuse en prenant garde de ne pas toucher sa propre fourrure.

Un grand silence s'installe tandis qu'elle s'allonge sur le flanc. Je grogne lorsque sa patte effleure la mienne. Je n'aime pas être aussi proche d'une femelle. Je ne veux pas recommencer et faire la même erreur qu'avant. Se lier d'amitié n'offre quasiment que de la faiblesse de toutes manières. Je pense à ce frère qui avait tout pour réussir mais que l'amour a conduit à sa propre perte. Je baisse la tête et tourne les yeux vers notre corbeau avant de lui demander :

« - Pourquoi veux-tu passer du temps avec moi ? Il me semble que tu ne raffoles pas de tout les mâles. »

Je serre les dents me rendant alors compte que je m'étais immiscé dans la vie personnelle de notre meneuse. Après tout, j'ai le droit à des explications. Elle m'invite ainsi comme si nous étions des amis de longue date. Je baisse les yeux pour croiser le regard de la femelle tout en attendant sa réponse quelle qu'elle soit.

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La femelle hésite. Elle n'ose pas dévoiler sa vie à un inconnu. Car oui, je suis autant un inconnu pour elle qu'elle l'est pour moi. Elle ne connait pas mon véritable nom, ni mon histoire, je connais pas son histoire.

« - Pourquoi je ne passerais pas du temps avec toi si tu ne me veux aucun mal ? Moi ne pas raffoler des mâles ? Je l'avoue mais tu ne connaît pas mon attitude envers eux et tu n'en à pas été victime, estime toi heureux. Pourquoi me poser tant de question ? Ma patte à toucher la tienne mais ne t'inquiète pas, je n'ai aucune vue sur toi ni sur quelqu'un d'autre d'ailleurs ! »

Je ne peux pas retenir un fin rictus sur mon visage. Je lâche un grondement amusé. Il est vrai qu'elle n'a aucunes vues sur moi, elle doit en avoir autant que moi j'en ai pour elle soit, aucunes. Cette meneuse peut se montrer sympathique, je l'ignorais. Je la voyais dure et distante, je m'en veux de l'avoir jugée sans réellement la connaître car cela n'est pas dans ma nature habituellement. L'eau se met à onduler à nos pattes, je plonge furtivement ma patte d'en l'eau et en ressort un poisson aux écailles brillantes hors de l'eau.

Je me dirige vers lui et lui flanque un coup de croc pour l'achever. Elle me regarde tandis que je reviens vers elle, je pose la prise à ses pattes et jappe amusé, un énorme sourire aux babines :

« - J'ignorais que notre meneuse pouvait se montrer à se point irritable ! »

J'arque un sourcil et me voûte pour pousser la proie du bout du museau afin qu'elle soit devant les pattes de la jeune demoiselle. Je me redresse et me hisse à nouveau sur le rocher avant de m'asseoir à côté d'elle, les yeux légèrement tournés vers elle.

HRP:

J'ai forcément le sourire en coin après ma remarque. La jeune chienne semble rester inaudible et ne flanche pas, pas le moins irritée par ces paroles lâchées comme ça. Elle mange avec élégance - je ne vous le cache pas - la moitié du poisson avant de me pousser du bout de la patte l'autre moitié vers mes grosses pattes. J'hoche simplement la tête avant d'écouter la requête de la meneuse :

« - Tu m'apprendrais à pêcher ? »

J'arque un sourcil. J'ignorais que notre meneuse ne savait pas pêcher. Je lâche un petit grognement amusé par la situation. Elle semblait impressionnée par ma technique, je bombe légèrement le torse plus que fier sur le coup. Ce n'est pas tout les jours que nous pouvons impressionner la leadeuse sèche et distante de notre chère meute :

« - J'espère que tu n'as pas peur de te mouiller les pattes ! la raillai-je. »

Je descends du roc et l'invite à me suivre. Lorsqu'on est au sol, je m'avance vers l'eau stagnante avant de me pencher au dessus et de montrer - en dehors - le mouvement vif à exécuter pour parvenir à pêcher. J'attends alors qu'elle s'approche et essaye non sans gêne.

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Mon souffle est plus rauque que ce matin. En effet, la chaleur m'affaiblit. Elle affaiblit beaucoup de chiens mais j'ignore pourquoi je semble plus affaibli que les autres. Dès que le soleil sort trop de sa cachette nuageuse, je ne peux plus courir comme un dingue et faire virevolter le sol feuillu. Je m'étire et fais craquer mes épaules tout en observant notre leadeuse se concentrer, penchée sur la surface d'eau tiède.

Je ne la provoque pas pour rien. Je sais qu'elle réagit, c'est dans sa nature. Je la connais bien plus que ce qu'elle pense, bien plus que ce qu'elle a pu me dire. Son histoire se lit dans es yeux, son tempérament aussi. Je pense être l'un des seuls membres de la meute dont elle peut tolérer une présence aussi … Complice ? J'ignore si l'on peut parler de complicité dans ce cas-là. Nous avons un lien différent par rapport aux autres de part mon propre rang de Bêta. J'ignore donc comment nous pouvons qualifier cette relation.

« - Moi peur ? Je suis l'Alpha Wild je te rappelle. »

Elle se relève et s'ébroue avec classe. Avant de donner un coup de patte d'une force démesurée dans l'eau pour attraper un des boissons nageant dans celle ci. Je retiens un rire. Elle veut y aller trop brusquement mais cela est à cause de ma provocation. Je vois dans son froncement de sourcil qu'elle veut y arrive car elle est têtue, très têtue même. Elle s'assoit et fixe la surface onduler. Là. Maintenant ! Allez. Elle approche sa patte de la surface et la plonge vivement dedans avant de donner une courbe à la suite de sa course et éjecte le poisson hors de l'eau. Je lâche un grondement amusé. Elle trottine vers lui, plante ses crocs dans sa nuque et se retourne, toute égayée :

« - Alors ? »

Je descends et la rejoins à sa hauteur. Sa technique n'était pas parfaite mais elle allait s'améliorer au fil des pêches, cela est évident. Je me tourne vers elle avant de jeter un coup d'oeil au soleil, qui est à son zénith.

« - Ta technique n'est pas parfaite mais cela viendra avec l'entraînement. Tu as eu de la chance que le soleil soit à son zénith, les poissons auraient vu ton ombre sinon. Il faudra que tu te positionnes en fonction de celle ci. Tu verras c'est facile. »

Je me dirige à l'ombre d'un arbre et l'invite à me suivre. De loin, je lui jappe d'un ton plutôt neutre :

« - Ne voudrais-tu pas me parler un peu de toi ? Me raconter ton histoire ? »

Même les admins oublient parfois de répondre à certains Rp. Tu devrais avoir honte Raven ! Ça mériterait presque le fouet tout ça ! Je up donc le sujet parce que cela va faire un bout de temps qu'il n'y a pas eu de réponses. Au boulot ! Hop Hop !

PS ; je pense que Raven supprimeras le message au moment de sa réponse, donc mon joli petit mot ne viendra pas altérer cette fin de partie de pèche !